Rétrospectives d'itération

Pratique

De quoi s'agit-il?

L'équipe se réunit périodiquement, le plus souvent à un rythme calé sur celui des itérations, pour réfléchir explicitement sur les événements saillants depuis la précédente réunion de ce type, et décider collectivement des actions d'amélioration ou de remédiation suggérées par la discussion.

Le plus souvent il s'agit d'une réunion facilitée et utilisant un format prédéterminé, l'intention étant de s'assurer que tous les membres de l'équipe ont l'occasion de s'exprimer.

On l'appelle également...

Le terme "retrospective" est emprunté directement à l'anglais, on le préfère à "debriefing" ou "post-mortem" pour ses connotations plus neutres. On parle également de "heartbeat retrospectives" pour insister sur le fait que leur régularité contribue à donner au projet une cadence (le sens littéral est "battement de coeur").

Le terme "reflection workshop" (atelier de réflexion) utilisé par Alistair Cockburn est moins utilisé mais connu de quelques experts.

Erreurs courantes

  • Une rétrospective a pour objet de mettre à jour des éléments soit factuels, soit d'ordre relationnel, qui ont des effets tangibles sur le travail de l'équipe, et d'en tirer des pistes d'amélioration; elle ne doit pas se transformer en discussion "de comptoir" ou en défouloir.

  • A contrario, une rétrospective ne peut fonctionner que si chacun se sent libre de s'exprimer, la responsabilité de l'animateur est d'établir les conditions de la confiance entre participants; cela peut exiger la prise en compte des relations hiérarchiques; la présence d'un responsable peut entraîner des tensions.

  • Comme toute réunion impliquant l'ensemble de l'équipe, elle représente un investissement en temps conséquent; si la réunion est inefficace, que ce soit pour des raisons usuelles (manque de préparation, participants en retard ou dissipés) ou spécifiques à ce format (réticences des participants, non-dits), cette pratique pourtant très utile risque d'être discréditée au sein de l'équipe.

  • Une rétrospective d'itération doit aboutir à des décisions; ni trop peu (il y a toujours quelque chose à améliorer), ni en trop grand nombre (il ne sera pas possible de régler toutes les difficultés en une seule itération). Une ou deux pistes d'amélioration par rétrospective suffisent.

  • Si les mêmes constats reviennent systématiquement d'une rétrospective sur l'autre, sans que les décisions prises soient suivies d'effets, c'est le signe d'une ritualisation des rétrospectives.

Comment reconnaitre son utilisation?

  • assister en observateur à une réunion de ce type est la meilleure façon de constater la mise en place de cette pratique

  • à défaut, on sera attentif aux pistes et décisions d'amélioration prises lors de la rétrospective: elles peuvent prendre la forme d'un document écrit, ou simplement de Post-It matérialisant les décisions prises et affichés sur un tableau mural spécifique

Quels bénéfices en attendre?

  • en premier lieu, les rétrospectives permettent de tirer le meilleur parti des cycles itératifs: elles sont l'occasion d'adapter et d'améliorer graduellement le fonctionnement de l'équipe

  • en mettant entre les mains des acteurs du projet les décisions sur le fonctionnement du projet, les rétrospectives responsabilisent les participants et favorisent l'appropriation des décisions

Origines

  • Alistair Cockburn revendique l'usage du terme "reflection workshop" dès 1995, bien que la première description par écrit apparaisse dans son livre de 2001

  • la notion de "reflection" et d'ajustement est inscrite au Manifeste Agile dès 2001, très probablement inspirée par Cockburn

  • le terme "Rétrospectives" est dû au livre de Norm Kerth (cf. ci-dessous) en 2001

  • la pratique se diffuse notamment par le biais des conférences XP Day en Europe à partir de 2003

  • le livre de Diana Larsen et Esther Derby ciblant spécifiquement les équipes Agiles finit de codifier la pratique de la rétrospective d'itération en 2006

Où se renseigner pour en savoir plus? (livres, articles)